Débouché en protection rapprochée pour un ancien gendarme

Question de W.A

Je suis gendarme adjoint dans un peleton de surveillance et d'intervention et vous écrit afin d'avoir des renseignements.

En effet je souhaiterai m'orienter dans la sécurité rapprochée ou meme chauffeur mais on m'a dit que une fois la formation faite le pourcentage de trouver un travaille un minime, quand est il ?

Car je souhaiterai bosser faire parti du garde du corp du president par exemple ou autre .

bonjour à tous,
pardon pour les délais de réactivité, j'étais "ailleurs".
je peux soumettre une réponse d'ordre général à W.A.

Pour travailler comme agent de protection rapprochée (APR), ou agent de protection physique de personnes, il faut obligatoirement avoir suivi une formation dans un centre agréé RNCP (car les formations dispensées en France ne sont pas toutes homologuées). Cette formation permet ensuite de solliciter auprès du Conseil National des Activités Privées de Sécurité (CNAPS) la délivrance de la carte professionnelle autorisant l’exercice des activités de "protection physique de personnes". (procédure identique à celles des autres domaines de la sécurité privée)

Dans ce milieu, il faut rester très prudent et surtout vis-à-vis des informations et vidéos circulant sur internet car beaucoup d'entre elles sont trompeuses et ne reflètent pas du tout la réalité. Ce qui conduit souvent des personnes inexpérimentées à tomber les pièges en regardant des vidéos qui "vendent du rêve" afin d'attirer les stagiaires. Des centres de formation peu scrupuleux en profitent pour faire du chiffre et récolter des gains importants. Pour mémoire, une formation peut être facturée entre 4 000 et 5 000 euros, mais elles sont très diverses d’un centre à l’autre. Ces chiffres sont donc à prendre comme un ordre de grandeur.
Encore une fois, certains centres de formation délivrent un diplôme en fin de formation mais ce diplôme n’est pas reconnu par l’administration et ne pourra en aucun cas permettre d’obtenir la carte professionnelle qui est IMPÉRATIVE pour pouvoir exercer le métier d’APR.

A la sortie des formations, les chances de trouver un poste stable sont réellement très minces. Beaucoup de demandes mais très peu d’offres.

Et, contrairement aux idées reçues, les salaires ne sont pas élevés au regard des risques encourus.


Les sociétés de protection recrutent rarement des agents de moins de 30 ans et elles emploient majoritairement d’anciens militaires/policiers/gendarmes (ayant été engagés en opérations extérieures). Et même parmi ces candidats, il demeure ardu de décrocher un contrat. On parle bien dans ce secteur particulier de contrats à durée déterminée, qui sont appelés des missions.

95% des agents qui travaillent ne travaillent qu’en CDD, c’est-à-dire pour une période donnée (une tournée pour un artiste, un tournage pour un acteur, un salon ou un séminaire pour un grand patron,…). Seuls les plus riches familles emploient des « gardes du corps » à temps plein. Quant aux politiques, ils disposent de services de police dont c’est le métier, à temps plein. C’est bien dans les services étatiques (police, gendarmerie et armée) que l’on peut espérer vivre de ce métier.

C’est également un secteur qui fonctionne essentiellement par relations. Attention, il ne s’agit pas de parler de piston mais de bouche-à-oreille. En effet, les agents travaillent majoritairement en équipes et au regard des risques permanents encourus, de la probabilité de devoir mettre sa vie entre les mains de son camarade pour sauver le client protégé, il est bien évident que chacun préfère travailler avec des personnes qu’il connaît et en qui il sait pouvoir avoir une totale confiance. Voilà pourquoi le réseau (les relations avec les autres acteurs du secteur) est un atout primordial et indispensable de ce métier.

Aussi, la plupart des opérateurs souhaitant travailler en protection rapprochée travaillent aussi dans d'autres secteurs de la sécurité privée (surveillance, cyno,...) ; histoire d'arrondir les fins de mois et surtout de joindre les deux bouts.

en ce qui concerne la conduite, en France, le statut de conducteur de sécurité n'existe pas (ou pas encore). certains conducteurs suivent des stages de sensibilisation aux dispositifs de PR mais le métier de conducteur de sécurité n’existe pas.
Il y a des chauffeurs d'autorité, eux aussi sensibilisés mais LE métier de chauffeur est "chauffeur VTC", véhicule de tourisme avec chauffeur. seuls les détenteurs de cette licence sont autorisés à faire du transport de personnes à titre onéreux.



Pour les infos sur la PR, il y a la FFPR, si l'admin m'autorise à la citer. régie par la loi de 1901, elle ne réalise aucun bénéfice sur les actions de conseil et de soutien des opérateurs. et nous renseignons chaque semaine des "non membres" . il ne faut donc pas hésiter à nous contacter. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ou [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Pour les infos sur les conducteurs, il y a la FFEVTC qui regroupe la majorité des exploitants de VTC. Mais il y a aussi, plus light et moins formel, le forum [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Admin a écrit:Question de W.A

Car je souhaiterai bosser faire parti du garde du corp du president par exemple ou autre .

je n'avais pas vu cette dernière phrase.
Impossible n'est pas français certes et tout vient à point à qui sait attendre.
toutefois, là, on tape quand même dans le haut du haut.

En étant gendarme, un passage au GIGN représenterait je pense un bon tremplin vers le GSPR maintenant que les gendarmes y sont de nouveau intégrés.
là encore, beaucoup de candidats pour très peu d'élus.

Au final, à quoi ressemble l'avenir proche de W.A.  ? reconversion ou maintien dans l'institution ? Je ne sais plus trop.

Super post de fillow tout est dit, bravo pour parler de la réalité du métier avec autant de franchise.